À ces femmes dans le numérique en Haïti

À l’occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, l’organisation féministe Bra Fanm a lancé Tech-Femi. Luttant pour les droits des femmes dans divers domaines, cette organisation s’est intéressée aux femmes dans le numérique en Haïti.

Avec Tech-Femi, une initiative visant à honorer 8 femmes dans le numérique que ce soit comme professionnelle ou comme militante qui utilise les réseaux sociaux pour faire passer ces revendications. Parmi ces professionnelles qui dominent la sphère numérique en Haïti, Bra Fanm a honoré Dieula Sylvie Daréus et d’autres femmes.

À Dieula Sylvie Daréus

Dieula Sylvie Daréus est cette femme qui s’impose dans le domaine technologique en Haïti avec passion et rigueur. Elle a travaillé comme analyste informatique dans plusieurs entreprises en Haïti telles que la SOGEBANK et a collaboré avec plusieurs groupes bénévoles en donnant des formations en informatique. Le domaine technologique n’était pas le premier repère de Dieula. Elle a fait ce choix suite à son échec aux concours d’entrée à la faculté de médecine. C’est son oncle Evens qui l’a conseillé de prendre ce chemin. Aujourd’hui Dieula honore bien cet oncle puisque que le champ numérique c’est son espace idéal.
Pendant plus de 3 ans, la jeune haïtienne brille dans le développement des applications et elle a participé à plusieurs Hackathons. Forte de ces expériences, l’originaire de Cavaillon n’en reste pas là. Maintenant elle poursuit sa formation dans un programme de maîtrise en informatique dans une université au Québec.
Dieula fait tout cet effort dans le souci de se perfectionner, de progresser dans sa carrière et d’avancer avec son projet dénommé Koutye. Comme elle me l’a expliqué, ce projet, impliquant une maison intelligente permettant d’identifier les activités quotidiennes d’une personne âgée à domicile, lui tient beaucoup à cœur. Elle a une vision très poussée sur le domaine technologique. Dans le cadre de notre discussion, elle a souligné : « Ma vision inclut également une réflexion sur les défis éthiques et sociaux associés à l’utilisation de la technologie, et sur la nécessité de promouvoir une utilisation responsable et inclusive de celle-ci. En somme, je vois la technologie comme un moteur d’innovation et de progrès, mais également comme un domaine qui nécessite une réflexion critique et une approche éthique ». En plus de cela, elle a souligné le manque de présence des femmes dans ce domaine marqué par les stéréotypes de genre. En effet, elle invite les femmes à s’intégrer davantage dans ce domaine tout en brisant les stéréotypes.

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À Coralie Trinity Paul

Après Dieula, Bra Fanm a mis le projecteur sur Coralie Trinity Paul. Joviale, femme de science passionnée de technologie, Coralie Trinity Paul est spécialisée en gestion de projet technologique. Ancienne de l’Institution du Sacré-Cœur et de la Faculté des Sciences (FDS), elle est l’initiatrice de l’émission Stemverse Talks, qui met en lumière les femmes dans le domaine du STEM. Chaque intervenante a été pour elle une source d’inspiration.

Amoureuse des sciences, notamment des mathématiques, elle a pris connaissance de la Faculté des Sciences en classe de terminale. Une fois admise à ladite faculté, son amour pour la technologie n’a fait qu’augmenter. Elle constate également que les femmes dans ce domaine sont peu représentées, en Haïti comme ailleurs, les stéréotypes ayant leur part de responsabilité dans cela, réalise-t-elle.

Coralie Trinity est consciente de l’importance de la technologie dans le développement ainsi que des opportunités inexplorées de ce domaine dans son pays. Elle exhorte, de ce fait, à un environnement inclusif et favorable à la participation active dans le domaine de la technologie. Elle conseille aux jeunes femmes intéressées par une carrière dans le domaine de la technologie de s’informer et de ne surtout pas hésiter à approcher des professionnels du domaine pour obtenir des informations, des conseils et des orientations.

À Micaëlle Charles

Micaëlle Charles fait partie des femmes honorées par Bra Fanm. Comédienne et animatrice, Micaëlle ne se limite pas à ses activités. Depuis 2018, après un stage chez Chokarella qui lui a ouvert les portes du monde virtuel, elle s’est lancée en tant que créatrice de contenu sur sa plateforme Chez MikaBBF. À travers cette plateforme, Micaëlle aborde divers sujets tels que l’art, la culture, et accorde une place importante aux thèmes féministes ainsi qu’au parcours des femmes dans le milieu culturel haïtien.

Guidée par le désir d’échanger des idées et de lutter contre l’invisibilisation du travail des femmes, Micaëlle créée des contenus très intéressants sur sa plateforme. La comédienne tant réputée dans milieu culturel haïtien, considère l’intégration des femmes dans la technologie comme un moyen d’améliorer leur condition et encourage les femmes à se lancer et à se former pour rester à jour dans ce domaine.

À Ludmilla Georges

Parmi ces femmes travaillant dans le numérique, on ne peut pas se passer de Ludmilla Georges. Lorsqu’on découvre Ludmilla Georges, on perçoit une femme dynamique, responsable et constamment joyeuse. Originaire des Gonaïves, Ludmilla est écrivaine et détient une formation en sciences juridiques à l’Ecole des Droits et des Sciences Économiques des Gonaïves et a suivi une formation en sciences Administratives et de gestion à l’Université Notre-Dame d’Haïti. Ludmilla n’est pas restée cloisonée dans ces domaines. En 2019, durant la période de confinement liée à la COVID-19, Ludmilla a saisi l’occasion pour explorer le numérique en suivant des formations en graphisme. Elle n’a pas mis longtemps à se perfectionner. Pendant cette même année, elle devient cofondatrice d’une entreprise dénommée FOCUS MANAGEMENT GROUP. Au sein de cette entreprise, Ludmilla brille en tant que graphiste, aidant de nombreux clients. Forte de ses expériences, elle est convaincue que tout le monde, quelle que soit sa spécialité, devrait s’intéresser aux technologies. Concernant les femmes, Ludmilla est persuadée que le domaine technologique peut être un atout et un moyen de défier les stéréotypes. Elle encourage toutes les femmes à apprendre, à s’immerger dans ce domaine et à se faire remarquer par leurs travaux.