Ces féministes qui secouent les réseaux sociaux

Les réseaux sociaux occupent une place importante dans la vie sociale aujourd’hui. Ils créent des liens entre les individus en leur permettant de partager ou publier des contenus. Ils constituent également un espace politique sur lequel certains groupes sociaux font entendre leurs voix. Le mouvement #metoo est un exemple clé.

Depuis ce mouvement né en 2017, les femmes, les féministes ont envahi ces espaces pour dénoncer les différentes formes de violences dont elles font l’objet au quotidien. Elles utilisent les réseaux sociaux pour sensibiliser la population sur l’importance d’avoir une société dans laquelle règnent la justice sociale et l’égalité entre les hommes et les femmes.

BRA FANM honore ces femmes

L’organisation féministe BRA FANM consciente de cette démarche a beaucoup de respect et de reconnaissance pour ces femmes et féministes. Luttant pour les droits des femmes et des filles en Haïti, BRA FANM a choisi de lancer cette année, à l’occasion du 08 mars, (Journée internationale des droits des femmes), les TECH-FEMI.

TECH-FEMI est une activité en ligne visant à féliciter des femmes et des féministes qui créent des contenus intéressants et qui défendent les droits des femmes et des filles sur les réseaux sociaux. Selon Schneidine JEANNÉE, coordonnatrice adjointe de l’organisation, « TECH-FEMI est un moyen utilisé par l’équipe BRA FANM pour dire à toutes les femmes qui militent sur les médias sociaux, que nous les voyons. C’est un moyen pour dire à ces femmes que leurs travaux sont importants dans la lutte. Elles ont intérêt à continuer ».

Chrétienne et féministe

Parmi ces féministes que BRA FANM honore il y a Sabie Paris, chrétienne et militante féministe. Doctorante en travail social et chercheuse en genre, Sabie Paris est coordonnatrice d’un programme d’intervention psychosocial en milieu hospitalier. Cette femme engagée s’inscrit dans le courant intersectionnel.  « Pour une femme haïtienne, noire, élevée dans une situation de pauvreté, le féminisme intersectionnel cadre avec ma réalité» , affirme t-elle. Sur les réseaux sociaux, avec le hashtag #pa_fè_silans, la militante haïtienne adresse les questions de violences sexuelles et domestiques touchant quotidiennement la réalité des femmes haïtiennes.

Thara s’impose avec Gran Jipon

D’autres féministes s’inscrivent dans cette démarche telles que Thara Layna Marucheka Saint Hilaire. Depuis 2015, Thara porte la voix des milliers de femmes en Haïti en défendant les droits des femmes et des filles sur les réseaux sociaux. Journaliste, mémorante en Lettres moderne, Thara lutte pour une Haïti qui donne place à ses filles quelque soient leurs couches sociales et orientations sexuelles. Cette jeune femme est coordinatrice d’un magazine féministe en ligne dénommé Gran Jipon, magazine qui valorise des femmes journalistes et traitant la problématique des femmes.

Ruth s’accapare du TikTok

On ne peut pas parler de Thara, sans prendre en compte Ruth Dharwina Valmyr. D’ailleurs elles ont l’habitude de travailler ensemble sur différents projets. Ruth, jeune activiste féministe s’est engagée depuis 2019 sur les réseaux sociaux. Avec sa rubrique Temwanyaj Ayiti, la militante haïtienne a créé un espace pour les femmes victimes de violence et d’harcèlement. Aujourd’hui Ruth continue sa lutte sur son compte TikTok en créant des contenues sur diverses thématiques telles que l’avortement, le harcèlement et le viol.

Velphyne et twitter

Si Ruth s’empare du réseau TikTok, Velphyne Pierre quant à elle, s’accapare le réseau X (anciennement Twitter). Comme elle l’a dit dans le cadre de son intervention au club Madeleine Sylvain Bouchereau, le réseau social Twitter est pour elle plus politique. Pour cela, depuis 2 ans, elle l’utilise pour prôner l’émancipation féminine. Aujourd’hui membre de l’organisation féministe MARIJÀN, Velphyne s’inscrit dans la démarche intersectionnelle. Dans sa lutte elle prend en compte la situation des femmes cisgenres et celles transgenres.

Malgré leur passion et leur détermination prouvée dans les travaux, ces femmes font l’objet beaucoup de critique, de vague, de haine et de cyberharcèlement. Malgré ça, elles plongent à corps et âmes dans leurs travaux et invitent d’autres femmes à cette lutte. Avec TECH-FEMI, l’organisation féministe BRA FANM se veut un projecteur pour ces femmes importantes dans le combat féministe.